mardi 27 janvier 2009

Devenir le tuteur d’un salarié handicapé

Devenir le tuteur d’un salarié handicapé ne s’improvise pas. L’Opcareg Ile-de-France a conçu « THANDEM », un outil e-learning destiné aux tuteurs, pour leur permettre de réussir l’accueil et l’intégration d’un salarié en situation de handicap.

Miser sur le tutorat
Le tutorat – avec la formation - est un des moyens facilitant l’insertion des personnes en situation de handicap. En 2005, l’Opcareg Ile-de-France a mené une enquête auprès des entreprises pour identifier les problématiques liées à la fonction tutorale.

« Pour beaucoup d’entre elles, les freins principaux étaient de libérer du temps pour former un salarié au tutorat, de gérer ses absences et ses déplacements » explique Elsa Petuaud-Letang, Responsable du service Conseil Handicap.

« A contrario, les entreprises étaient conscientes que les ruptures de leurs contrats en alternance étaient souvent dues à un manque d’accompagnement », souligne-t-elle.

Fort de ces informations, le Service Conseil Handicap de l’Opcareg Ile-de-France, avec le soutien de l’Agefiph Ile-de-France et de la DRTEFP Ile-de-France, élabore un outil pédagogique via Internet : THANDEM.

Cet outil permet aux tuteurs de salariés handicapés de formaliser leur intervention et d’aller au-delà de la seule transmission de savoir…


Intégrer le handicap dans l’entreprise

La finalité de THANDEM est de préparer l’accueil de salariés handicapés en situation de handicap et d’organiser leur parcours d’intégration dans l’entreprise. Sa configuration répond à deux objectifs :

  • combiner conseils et mises en situation pour que le tuteur mobilise ses connaissances et transmette son savoir-faire ;
  • offrir une souplesse dans l’utilisation du dispositif afin que le lieu et le temps ne soient plus une contrainte. Ainsi, face à ses difficultés diverses en entreprise, le tuteur peut trouver, de façon instantanée, les réponses à ses questions. Il ne s’agît donc pas, uniquement, d’intégrer une personne en situation de handicap, mais d’intégrer le handicap dans l’entreprise
Source : AGIR-MAG

mercredi 21 janvier 2009

Tuteurs cherchent signes extérieurs de reconnaissance






Le tutorat est à la mode. Il s'applique bien entendu à l'alternance mais participe aussi de plus en plus à l'accompagnement des nouvelles recrues ou encore des salariés en mobilité interne.

Dispositifs pour sénior
Le gouvernement y voit une très bonne occasion de développer le taux d'activité des seniors. Nombreuses sont d'ailleurs les entreprises à circonscrire le tutorat aux seniors. Chez ArcelorMittal, le temps des préretraites est bien fini mais les seniors sont éligibles à un temps partiel fin de carrière (travailler à 50% en touchant 80 de son salaire) entièrement dévolu au tutorat. Le tutorat peut même servir à justifier des formes de préretraites. Ainsi, à la Monnaie de Paris, le Congé Mission Expérience Senior s'adresse aux salariés de plus de 57 ans. Ces derniers pourront se « mettre en congé » en touchant 65 % de leur salaire de référence, en attendant une retraite à taux plein. Au cours de cette période de transition, ils pourront être amenés à effectuer entre 4 et 24 mois de tutorat en étant alors rémunérés à 100 %. « L'accord GPEC prévoyait que les salariés qui étaient à un an d'une retraite à taux plein puissent effectuer un an de tutorat. Mais sur notre site, classé amiante, il n'y a quasiment plus de tuteurs puisque tous les salariés de plus de 55 ans ont déjà quitté l'établissement », explique Serge Gonnelaz, délégué syndical CFDT du site Isérois de Valéo de l'Isle d'Abeau (38).

Les freins à la professionnalisation
Alors que l'âge moyen des tuteurs de Veolia se situe entre 30 et 45 ans, le rapport sur le tutorat que va remettre Bernard Masingue, directeur de la formation corporate du groupe, à Laurent Wauquiez, le secrétaire d'Etat à l'emploi ne risque pas de réduire le tutorat aux seniors. Ce serait le meilleur moyen de dévaloriser un rôle qui n'en a pas besoin. Au sein de la filiale Dalkia de Veolia, le tutorat constitue même un sas pour accéder à l'encadrement. L'accent est mis sur la professionnalisation de la mission tutorale. Et cela d'autant plus que Veolia recrute tous ses apprentis. Une première forme de reconnaissance pour les tuteurs.

« Nous contribuons à former des jeunes que l'entreprise ne se donne plus les moyens de recruter comme c'était le cas dans les années 90. C'est très frustrant de les voir partir. Surtout quand on découvre des talents », lance Hervé Galichet, tuteur régulier en poste au sein de la direction informatique de 3M et délégué CFDT. Aujourd'hui, les entreprises cherchent avant tout à atteindre le taux de 3% d'alternants pour s'éviter une majoration de la taxe d'apprentissage (2 millions d'euros de majoration pour Air France par exemple). Le recrutement des apprentis n'est pas la priorité. Pas même l'obtention du diplôme. On confond quantitatif et qualitatif. L'accord sur le tutorat de Snecma prévoit une prime mensuelle de 120 € euros pour les tuteurs. « Cette reconnaissance financière est automatique. Elle ne dépend pas d'objectifs comme par exemple l'obtention ou non du diplôme par le jeune », souligne Dansou Gbenouvo, délégué syndical CFTC de cette filiale du groupe Safran. « Il n'y a pas besoin de mettre des indicateurs partout. Bien entendu que l'objectif de la mission est de faire en sorte que l'apprenti obtienne son diplôme. Nous sommes sur la base du volontariat », nuance Denis Pivette, délégué syndical CFE-CGC de Schneider Electric, entreprise porte-drapeau de la charte de l'apprentissage en 2005.

Les entreprises sont majoritairement réticentes à accorder des primes de tutorat. « Nous avions demandé une reconnaissance financière pour les tuteurs mais celle-ci a été refusée », précise Hervé Provost, délégué syndical FO de Schneider Electric et président de la commission emploi formation du comité de groupe qui se déclare néanmoins « fier » de l'accord signé. Si les tuteurs ne perçoivent pas de primes, les apprentis diplômés bénéficient en revanche d'une prime qui représente 5% de la la rémunération perçue tout au long de l'apprentissage...

Selon Jean-Jacques Arrighi, chercheur au Cereq (Centre d’études et de recherches sur les qualifications) « acter qu’il y a une qualification particulière du maître d’apprentissage, et donc que cela peut entraîner une rémunération supplémentaire, les organisations et réseaux patronaux ne veulent pas en entendre parler » Reste aux tuteurs à se reconvertir dans le coaching. La frontière est mince. Dans les deux cas, il s'agit bien d'un accompagnement individualisé pour atteindre un objectif.

Source : Miroir social

mercredi 14 janvier 2009

Conduite accompagnée des apprentis : les artisans s'engagent

Sur trois ans, 3 000 apprentis vont être formés à la conduite dans le cadre de leur apprentissage à un métier du bâtiment. C'est l'objet de la convention signée à l'issue du Conseil interministériel de la sécurité routière du 13 janvier 2009, entre l'Etat, la Capeb et la CNAMTS.

Cette démarche s'inscrit pleinement dans les axes de la réforme du permis de conduire, engagée aujourd'hui par le comité interministériel de la sécurité routière, qui prévoit notamment de développer le recours à la conduite accompagnée pour l'apprentissage de la conduite.

1 accident mortel sur 2 dans le BTP

Les accidents routiers constituent aujourd'hui un risque majeur dans le milieu professionnel, et tout particulièrement dans le secteur du BTP : 1 accident mortel du travail sur 2 est un accident de la circulation.

L'apprentissage d'une conduite sécurisée et, en particulier, la maîtrise de véhicules utilitaires légers par les 78 000 jeunes apprentis du bâtiment sont nécessaires pour l'insertion professionnelle et le bon exercice de cette profession.

Pour assurer une formation à la conduite au plus grand nombre, la charte conclue aujourd'hui entre le Premier ministre, François Fillon, Jean-Louis Borloo, ministre d'État, ministre de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire, Dominique Bussereau, secrétaire d'Etat chargé des transports, Jean Lardin, président de la CAPEB et Frédéric Van Roekeghem, directeur général de la Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS), définit la possibilité pour les apprentis des entreprises de la Capeb de suivre une formation accompagnée à la conduite (AAC) au sein d'entreprises artisanales avec les véhicules à usage professionnel. Ce partenariat a pour objectifs principaux de :

- prévenir le risque routier en milieu professionnel ;

- initier la prise en compte des principes de conduite apaisée et de mobilité durable pour les déplacements professionnels et personnels;

- favoriser la mobilité et l'employabilité des jeunes apprentis en parallèle avec leur qualification professionnelle ;

- développer la filière AAC comme cursus d'accès privilégié à la conduite pour les apprentis du bâtiment ;

- favoriser la relation entre l'apprenti et le maître d'apprentissage.

Le chef d'entreprise : tuteur et accompagnateur pour la conduite

S'agissant du volet théorique, le jeune apprenti pourra bénéficier, dans le cadre d'un cursus d'enseignement collectif, de la formation en vue de l'obtention du Code de la route. Par ailleurs, un temps complémentaire de sensibilisation au risque routier en milieu professionnel est intégré dans ce cursus de formation théorique. Plusieurs thèmes seront envisagés :

- la sinistralité routière et les accidents du travail ;

- les bonnes pratiques de prévention du risque routier professionnel en mission, la conduite apaisée ;

- les dangers liés à la consommation d'alcool, de drogues et de médicaments ;

- le permis à points ;

- le balisage de chantier, la réglementation des véhicules B et EB, la réglementation liée aux équipements et au chargement des véhicules.

Concernant l'apprentissage pratique de la conduite, le chef d'entreprise en charge de la formation du jeune apprenti devient son tuteur et son accompagnateur pour la conduite. Ils doivent pratiquer ensemble le kilométrage fixé pour l'apprentissage anticipé de la conduite (AAC).

Le chef d'entreprise aura également l'opportunité de former le jeune apprenti à la bonne utilisation du véhicule, souvent utilitaire léger, dans un cadre professionnel (arrimage des charges, évitement de surcharge, répartition des charges, gonflage pneus etc.).

Le temps de la conduite accompagnée, pour le jeune et pour l'accompagnateur, est considéré comme du temps de travail effectif et est rémunéré comme tel. En plus du temps consacré à la formation, l'entreprise peut participer au financement du permis.

À l'issue du contrat d'apprentissage dans l'entreprise artisanale du bâtiment, le jeune obtient une qualification professionnelle reconnue et dans le même temps passe son permis de conduire.

L'organisation des rendez-vous pédagogiques et la présentation aux épreuves sont confiées à l'école de conduite, choisie par le jeune apprenti parmi la liste des établissements engagés par convention dans le dispositif « conduite accompagnée des apprentis du bâtiment ».

Source : lemoniteur.fr